14 décembre 2008
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Un sujet délicat que celui de la sexualité. Selon les médecins, avant l'intervention, il n'y aura aucune modification dans ce domaine après l'opération. "Vous aurez une sexualité normale".
Mais une fois opéré, force est pourtant de constater qu'on ne se sent pas du tout capable d'avoir une sexualité normale.
D'abord, qu'est ce qu'une sexualité normale ? une sexualité basique : Monsieur s'introduit dans Madame en position de missionnaire dans le but d'enfanter ? Dans le but de se donner du plaisir mutuel ? Qu'en sera t il des caresses, des gestes plus intimes, des sensations plus "animales", des étreintes plus violentes ? Est ce que cela fait partie de la sexualité normale ? qu'en sera il des sexualités parallèles ? des pratiques un peu hors normes ? Est ce que mon corps pourra supporter un simple rapport sexuel ? Je n'avais pas envie de tenter l'expérience. J'ai eu peur. Très peur de ne plus avoir envie.
Les docteurs ne sont pas précis quand il s'agit de parler cru. Pour toute information post opératoire, on m'a dit : "pour les rapports sexuels, attendez un bon mois". Et "dans l'anus, vous ne mettez plus rien : pas de thermomètre, rien !". Moi, j'ai pris les devants en espérant que le docteur creuserait un peu le sujet. "Donc vous voulez dire, les rapports anaux, on oublie ?"
réponse : "Ha oui, il vaut mieux ! et puis de toutes façons, avec les agrafes, ce n'est pas... enfin... (super gêné) pas possible"
De toutes façons, la sodomie, ce n'était pas ma tasse de thé. Aura t il développé le sujet ? non. Fin de la conversation. Notez que cette restriction ne m'a jamais été précisée avant l'intervention... Ce qui aurait pu être gênant.
Avec si peu d'information, il allait falloir composer.
J'avais déjà très peur du rapport sexuel basique et il allait me falloir surmonter cette peur. Et pour cause. L'anastomose iléo-anale a impliqué que l'on a trituré la zone péri-anale et le vagin est très proche de cette zone. Allais je pouvoir tolérer qu'on s'introduise si près de la zone sensible ? N'allais je pas avoir une envie inattendue d'aller à la selle provoquée par la pénétration et la stimulation qu'elle induit ? allais je avoir des fuites pendant l'acte ?
Toutes ces questions m'ont quelque peu paralysée. Et puis, tout naturellement, il y a quelques jours, soit 8 mois après la remise en continuité, l'occasion s'est présentée.
Et tout s'est passé pour le mieux.
Pas de stimulation excessive, pas d'envie gênante. J'ai même pris du plaisir et oublié mes angoisses de l'acte. On a varié les positions, sans qu'aucune difficulté ou presque ne se fasse ressentir.
On a varié les jeux aussi. Sans entrer dans le détail car ma mère lit ce blog, on a été plus "animal", et on n'a pas évité les assauts et les impacts. Je n'ai pas été "ménagée". Et l'anastomose a tenu le coup !
J'ai été comme à nouveau vierge. La même tension, la même appréhension, et les mêmes sensations de découverte. C'est comme si je devais réapprendre entièrement ma sexualité, et reprendre peu à peu confiance en moi.
A suivre.
Mais une fois opéré, force est pourtant de constater qu'on ne se sent pas du tout capable d'avoir une sexualité normale.
D'abord, qu'est ce qu'une sexualité normale ? une sexualité basique : Monsieur s'introduit dans Madame en position de missionnaire dans le but d'enfanter ? Dans le but de se donner du plaisir mutuel ? Qu'en sera t il des caresses, des gestes plus intimes, des sensations plus "animales", des étreintes plus violentes ? Est ce que cela fait partie de la sexualité normale ? qu'en sera il des sexualités parallèles ? des pratiques un peu hors normes ? Est ce que mon corps pourra supporter un simple rapport sexuel ? Je n'avais pas envie de tenter l'expérience. J'ai eu peur. Très peur de ne plus avoir envie.
Les docteurs ne sont pas précis quand il s'agit de parler cru. Pour toute information post opératoire, on m'a dit : "pour les rapports sexuels, attendez un bon mois". Et "dans l'anus, vous ne mettez plus rien : pas de thermomètre, rien !". Moi, j'ai pris les devants en espérant que le docteur creuserait un peu le sujet. "Donc vous voulez dire, les rapports anaux, on oublie ?"
réponse : "Ha oui, il vaut mieux ! et puis de toutes façons, avec les agrafes, ce n'est pas... enfin... (super gêné) pas possible"
De toutes façons, la sodomie, ce n'était pas ma tasse de thé. Aura t il développé le sujet ? non. Fin de la conversation. Notez que cette restriction ne m'a jamais été précisée avant l'intervention... Ce qui aurait pu être gênant.
Avec si peu d'information, il allait falloir composer.
J'avais déjà très peur du rapport sexuel basique et il allait me falloir surmonter cette peur. Et pour cause. L'anastomose iléo-anale a impliqué que l'on a trituré la zone péri-anale et le vagin est très proche de cette zone. Allais je pouvoir tolérer qu'on s'introduise si près de la zone sensible ? N'allais je pas avoir une envie inattendue d'aller à la selle provoquée par la pénétration et la stimulation qu'elle induit ? allais je avoir des fuites pendant l'acte ?
Toutes ces questions m'ont quelque peu paralysée. Et puis, tout naturellement, il y a quelques jours, soit 8 mois après la remise en continuité, l'occasion s'est présentée.
Et tout s'est passé pour le mieux.
Pas de stimulation excessive, pas d'envie gênante. J'ai même pris du plaisir et oublié mes angoisses de l'acte. On a varié les positions, sans qu'aucune difficulté ou presque ne se fasse ressentir.
On a varié les jeux aussi. Sans entrer dans le détail car ma mère lit ce blog, on a été plus "animal", et on n'a pas évité les assauts et les impacts. Je n'ai pas été "ménagée". Et l'anastomose a tenu le coup !
J'ai été comme à nouveau vierge. La même tension, la même appréhension, et les mêmes sensations de découverte. C'est comme si je devais réapprendre entièrement ma sexualité, et reprendre peu à peu confiance en moi.
A suivre.