22 mai 2008
4
22
/05
/mai
/2008
17:24
Quinze jours après à ma toute première intervention qui avait eu lieu le 19 septembre dans la nuit, j'ai développé une complication.
Une terrible douleur me prit au ventre, au milieu de la nuit. J'ai cru dans un premier temps que je faisais une énième occlusion intestinale. Des gaz, et des matières allaient être tirés par la sonde que le chirurgien aurait introduite dans ma stomie, un peu d'eau, et hop, soulagée. L'infirmière de nuit crut utile de m'administrer deux Spasfons lyoc®, qui évidemment restèrent sans le moindre effet.
Le matin, j'attendais la visite avec impatience. Comme par hasard, elle tarda ce jour là, alors que les jours d'avant j'étais presque réveillée par l'équipe médicale. Enfin, ils vinrent, mais ne trouvèrent pas mon état inquiétant. Le processus de lavement comme je l'avais imaginé la veille eut bien lieu. Mais la douleur ne me quitta pas. Au contraire, elle se développait. J'arrivais davantage à la localiser, là, juste sous l'estomac. A chaque inspiration, j'avais un peu plus mal. J'étais de moins en moins capable de rester immobile dans mon lit. Mes mains se tordaient, mais jambes balançaient d'un côté à l'autre de mon corps allongé et pesant. J'appelais une infirmière. Elle m'administra une dose de paracétamol, puis plus tard, une dose de Topalgic®. Je demandais un médecin. Je l'attendis toute la journée. L'équipe soignante devait peut-être penser que j'en rajoutais ... On refusait de me donner un autre calmant, j'étais trop proche de la dose précédente. On refusait de faire venir exprès un docteur, fut il du service de gastro-entérologie, "ça ne se passe pas comme ça", m'avait dit une infirmière. Les médecins étaient trop occupés à gérer d'autres patients...
Par chance, mon gastro-entérologue vint me visiter vers 15 heures. Il me trouva anormalement algique. Il faut dire que je n'avais jamais ressenti une douleur aussi forte.
Il alerta le chirurgien qui vint vers 17 heures... Pas trop pressés de me soulager... Je crois sincèrement qu'il ne croyait pas à la réalité de ma souffrance.
C'est durant ces deux heures que j'ai souhaité mourir. Je n'avais jamais eu aussi mal de ma vie. Et je voyais mes deux parents, juste à côté de moi, morts d'inquiétude, me tenant la main, me caressant le front, essayant de m'apaiser comme ils le pouvaient avec des mots, remuant ciel et terre pour essayer de faire accélérer la visite médicale... Moi qui, jusqu'à présent, ne comprenais pas la volonté que peuvent éprouver certains malades que l'on achève leurs souffrances, voilà que j'étais en train d'espérer que ça se termine, que ma vie se termine.
Vers 17heures, donc, enfin, on se mit à imaginer que peut être ce n'était pas une simple occlusion intestinale. J'allai passer un scanner. Selon mon chirurgien, il était possible qu'une bride sur l'intestin se soit formée, et que ce soit cela qui soit douloureux.
Le scanner montra effectivement une légère bride. Il n'y croyait pas trop, mais devant l'importance de ma douleur, il fallait bien me donner une réponse. J'aurais dû repasser au bloc une heure plus tard.
Par chance, le radiologue qui avait effectué le scanner émit l'hypothèse que je sois en train de faire une pancréatite, idée qui n'avait pas effleuré le chirurgien, spécialsite du bistouri.
"Je préfère vous faire une prise de sang avant de vous amener au bloc, car il se peut, en fait que vous fassiez une pancréatite aigüe".
Heureusement qu'il a préféré. Je ne sais pas si j'aurais survécu à une anesthésie sur une pancréatite aigüe...!
J'ai cru que j'allais m'évanouir à l'annonce de cette nouvelle.
Une pancréatite, c'est très grave, et je le savais. Je savais également que c'était une inflammation du pancréas, dont on ne s'en remet pas toujours.
Une définition un peu plus précise : c'est une inflammation du pancréas, due à une sécrétion importante et inappropriée par le pancréas de trypsine, enzyme de digestion, et qui ne peut être évacuée dans le système canalaire pancréatique vers le duodénum. L'irritation de la graisse péripancréatique par ces sécrétions provoque une « auto-digestion » et une réaction inflammatoire qui va aggraver les lésions.
Le docteur vit que je savais la gravité de la chose. Il essaya de me rassurer. et de rassurer mes parents. Et là, je me dis que ça y était, j'étais sur la fin, j'allais mourir à 27 ans, emportée par une maladie dont on ne soupçonnait même pas l'existence quelques mois auparavant...
La prise de sang a confirmé le diagnostic. C'était sans appel, le taux de lipases et d'amylases était énorme. Il leur fallut au moins un mois pour rentrer complètement dans la norme...
A ce moment là, l'équipe médicale s'est rendue compte de la négligence qu'elle avait commise à mon égard, car la douleur de la pancréatite est reconnue par le corps médical comme étant l'une des plus aiguës qui soit. En moins d'une demi heure (mais il était quand même dix heures du soir), un anesthésiste me rendit visite. J'allais être mise sous morphine. Je bénis le moment où enfin on installa la pompe dans mon cathéter. Deux injections ont suffi à m'endormir, et à me faire décontracter. Je pus dormir un peu, me reposer. Je restai strictement à jeun durant 5 jours, puis je me remis doucement à m'alimenter.
Depuis cet incident, j'ai peur à chaque fois que j'ai un début de douleur au niveau de l'estomac, malgré le fait que l'on m'ait certifié qu'il était rarissime de faire deux pancréatites dans sa vie.
Une terrible douleur me prit au ventre, au milieu de la nuit. J'ai cru dans un premier temps que je faisais une énième occlusion intestinale. Des gaz, et des matières allaient être tirés par la sonde que le chirurgien aurait introduite dans ma stomie, un peu d'eau, et hop, soulagée. L'infirmière de nuit crut utile de m'administrer deux Spasfons lyoc®, qui évidemment restèrent sans le moindre effet.
Le matin, j'attendais la visite avec impatience. Comme par hasard, elle tarda ce jour là, alors que les jours d'avant j'étais presque réveillée par l'équipe médicale. Enfin, ils vinrent, mais ne trouvèrent pas mon état inquiétant. Le processus de lavement comme je l'avais imaginé la veille eut bien lieu. Mais la douleur ne me quitta pas. Au contraire, elle se développait. J'arrivais davantage à la localiser, là, juste sous l'estomac. A chaque inspiration, j'avais un peu plus mal. J'étais de moins en moins capable de rester immobile dans mon lit. Mes mains se tordaient, mais jambes balançaient d'un côté à l'autre de mon corps allongé et pesant. J'appelais une infirmière. Elle m'administra une dose de paracétamol, puis plus tard, une dose de Topalgic®. Je demandais un médecin. Je l'attendis toute la journée. L'équipe soignante devait peut-être penser que j'en rajoutais ... On refusait de me donner un autre calmant, j'étais trop proche de la dose précédente. On refusait de faire venir exprès un docteur, fut il du service de gastro-entérologie, "ça ne se passe pas comme ça", m'avait dit une infirmière. Les médecins étaient trop occupés à gérer d'autres patients...
Par chance, mon gastro-entérologue vint me visiter vers 15 heures. Il me trouva anormalement algique. Il faut dire que je n'avais jamais ressenti une douleur aussi forte.
Il alerta le chirurgien qui vint vers 17 heures... Pas trop pressés de me soulager... Je crois sincèrement qu'il ne croyait pas à la réalité de ma souffrance.
C'est durant ces deux heures que j'ai souhaité mourir. Je n'avais jamais eu aussi mal de ma vie. Et je voyais mes deux parents, juste à côté de moi, morts d'inquiétude, me tenant la main, me caressant le front, essayant de m'apaiser comme ils le pouvaient avec des mots, remuant ciel et terre pour essayer de faire accélérer la visite médicale... Moi qui, jusqu'à présent, ne comprenais pas la volonté que peuvent éprouver certains malades que l'on achève leurs souffrances, voilà que j'étais en train d'espérer que ça se termine, que ma vie se termine.
Vers 17heures, donc, enfin, on se mit à imaginer que peut être ce n'était pas une simple occlusion intestinale. J'allai passer un scanner. Selon mon chirurgien, il était possible qu'une bride sur l'intestin se soit formée, et que ce soit cela qui soit douloureux.
Le scanner montra effectivement une légère bride. Il n'y croyait pas trop, mais devant l'importance de ma douleur, il fallait bien me donner une réponse. J'aurais dû repasser au bloc une heure plus tard.
Par chance, le radiologue qui avait effectué le scanner émit l'hypothèse que je sois en train de faire une pancréatite, idée qui n'avait pas effleuré le chirurgien, spécialsite du bistouri.
"Je préfère vous faire une prise de sang avant de vous amener au bloc, car il se peut, en fait que vous fassiez une pancréatite aigüe".
Heureusement qu'il a préféré. Je ne sais pas si j'aurais survécu à une anesthésie sur une pancréatite aigüe...!
J'ai cru que j'allais m'évanouir à l'annonce de cette nouvelle.
Une pancréatite, c'est très grave, et je le savais. Je savais également que c'était une inflammation du pancréas, dont on ne s'en remet pas toujours.
Une définition un peu plus précise : c'est une inflammation du pancréas, due à une sécrétion importante et inappropriée par le pancréas de trypsine, enzyme de digestion, et qui ne peut être évacuée dans le système canalaire pancréatique vers le duodénum. L'irritation de la graisse péripancréatique par ces sécrétions provoque une « auto-digestion » et une réaction inflammatoire qui va aggraver les lésions.
Le docteur vit que je savais la gravité de la chose. Il essaya de me rassurer. et de rassurer mes parents. Et là, je me dis que ça y était, j'étais sur la fin, j'allais mourir à 27 ans, emportée par une maladie dont on ne soupçonnait même pas l'existence quelques mois auparavant...
La prise de sang a confirmé le diagnostic. C'était sans appel, le taux de lipases et d'amylases était énorme. Il leur fallut au moins un mois pour rentrer complètement dans la norme...
A ce moment là, l'équipe médicale s'est rendue compte de la négligence qu'elle avait commise à mon égard, car la douleur de la pancréatite est reconnue par le corps médical comme étant l'une des plus aiguës qui soit. En moins d'une demi heure (mais il était quand même dix heures du soir), un anesthésiste me rendit visite. J'allais être mise sous morphine. Je bénis le moment où enfin on installa la pompe dans mon cathéter. Deux injections ont suffi à m'endormir, et à me faire décontracter. Je pus dormir un peu, me reposer. Je restai strictement à jeun durant 5 jours, puis je me remis doucement à m'alimenter.
Depuis cet incident, j'ai peur à chaque fois que j'ai un début de douleur au niveau de l'estomac, malgré le fait que l'on m'ait certifié qu'il était rarissime de faire deux pancréatites dans sa vie.